Ce billet propose une réflexion préliminaire sur les techniques de préservation, et, par extension, sur l’évaluation archivistique du patrimoine culturel immatériel, appelé quelques fois « patrimoine vivant », et ce au regard des technologies numériques. Si les supports audiovisuels sont depuis longtemps utilisés pour recueillir des données dans ce domaine, le développement récent des technologies numériques a grandement facilité la documentation des pratiques, coutumes et traditions qui constituent le patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Mais alors que plusieurs chercheurs se sont intéressés aux enjeux liés à cette question, notamment au Québec, les archivistes semblent, quant à eux, absents des débats qu’elle suscite. La préservation du patrimoine immatériel grâce aux technologies numériques pose pourtant plusieurs questions touchant à l’évaluation des archives : quels sont les avantages et les inconvénients du numérique dans la conservation du patrimoine immatériel? L’enregistrement numérique de techniques ou de pratiques traditionnelles permet-il réellement de préserver l’essence d’une tradition? Quel rôle exact l’archiviste peut-il jouer dans le processus de préservation du patrimoine culturel immatériel?